jeudi 25 novembre 2010
Yegg – Jack Black (1926)
Je pourrais dire que j’aurais arrêté de voler si la terrible flagellation ne m’avait pas aigri et fait sortir de prison assoiffé de vengeance, mais cela serait faux. Aujourd’hui encore, j’ignore si les autorités considèrent la flagellation comme un châtiment, une mesure dissuasive ou un mélange des deux. Comme châtiment, c’est réussi. Comme mesure dissuasive, c’est raté. Si c’est un mélange des deux, l’un oblitère l’autre et on n’y gagne rien au bout du compte. La vérité, c’est que la manière dont on m’avait traité importait peu, je n’aurais pas raccroché. La flagellation m’avait endurci, c’est tout. J’étais plus déterminé et j’avais davantage confiance en moi. Je savais désormais que je pouvais jouer à ce jeu de la violence jusqu’au bout : j’avais enduré toutes les violences que les autorités pouvaient me faire subir, et je pouvais les endurer encore. Au lieu de repartir la peur au ventre, je découvris que mes peurs avaient disparu. Le trépied de la flagellation est un curieux endroit pour gagner en courage et en assurance. Mais le fait est que je laissais derrière moi, dans la cellule obscure, quantité de peurs et de doutes.
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