L'histoire de l'occident montre que jamais les États nés d'une révolution ne se sont laissés dépérir. Au contraire, tous ont travaillé à renforcer leur appareil. et partout ce renforcement est passé par l'élimination de l'extrême gauche, de l'aile marchante de la révolution. Des paysans révoltés de Thomas Münzer aux ouvriers de la Commune de Shanghai, des Levellers de ma guerre civile anglaise aux Cordeliers de l'an II, des insurgés de Cronstadt et d'Ukraine aux anarchistes et poumistes espagnols, tous ont connu une fin tragique. Cette répétition du phénomène à des époques et dans des circonstances si différentes a quelque chose d'étrange. Parmi les explications possibles : un État né d'une révolution se heurte aux forces qu'il a chassées, à une contre-révolution intérieure soutenue ou non par l'étranger. Pour y faire face, il faut de l'organisation, de l'ordre, du centralisme. La tendance de l'extrême gauche est au contraire d'approfondir la révolution, d'aller au-delà d'une émancipation purement politique, bref de changer les formes mêmes de la vie. Ses efforts causent forcément u désordre. D'abord sympathique, il devient vite intolérable pour ceux qui tentent de faire tourner l'appareil du nouvel État. Le choc inévitable aux dépens des mal armés, des mal organisés, des esprits ardents mais parfois confus que l'on trouve à l'extrême gauche.
Nous ne craindrons donc pas le désordre, nous admettrons les discordances, nous ne fuirons pas les conflits qui nous rendent plus forts, nous transformerons "la politique" en un vaste champ d'expériences collectives pour éviter que ne se forment des blocs frustrés de ne pouvoir faire entendre des voix.
- créer l'irréversible
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